ce que j'écris

Écriture – Les Quatre Terres : La magie

Bon, il va bien falloir que j’en parle. Dans le premier article, je mentionnais que les quatre éléments, très à la mode quand j’étais préado, m’avaient inspirés. Je voulais créer un monde où l’on utilise les quatre éléments.

À la base, comme je vous le disais, c’était quelque chose d’assez classique : des ados qui sont appelés à sauver le monde et qui, du jour au lendemain, découvre qu’ils ont des pouvoirs. Et après, j’ai grandi, j’ai lu, je me suis abreuvée de plein de littératures différentes pour pouvoir construire quelque chose de plus original.

J’en parle dans mon article consacré à la mythologie : ce sont les dieux qui ont donné la maîtrise de leur élément à leur peuple en échange de leur fidélité. Dès lors, la maîtrise est un objet de pouvoir, un lien avec le dieu, un privilège : les personnes ayant la meilleure maîtrise sont les mieux placées dans leurs sociétés respectives. Chez les Mushadins, comme je l’ai évoqué dans l’article consacré aux cultures et aux sociétés, cela donne un eugénisme particulièrement excessif. Même si la maîtrise est utilisée au quotidien, à la base elle était un don pour permettre aux hommes et aux femmes de combattre pour leur dieu. Les techniques sont donc différentes suivant le dieu : Waal va privilégier la force, Gaïa l’équilibre, Lan l’orginalité, Laosha le contrôle. Cet art du combat est bien sûr conservé car ces sociétés, même si officiellement la paix est installée, se méfient les unes des autres. La seule occasion concrète de se battre, c’est le Grand Choix, ce moment où le dieu-père a besoin d’un nouveau corps.

Nous voilà à un autre point de mon explication : les limites. Je n’ai pas fait très original, car ma magie repose sur l’énergie. Les dieux sont incarnés, ils occupent un corps qu’ils partagent avec un individu. C’est une âme, une présence, qui peut s’imposer plus ou moins violemment. Chez Waal ou Lan, elle est violente en envahissante. Chez Gaïa, c’est un échange. Chez Laosha, c’est un carcan. Ces âmes ont besoin d’une énergie monstrueuse, une énergie qu’ils puisent dans le corps qu’ils occupent, mais également chez un Donneur, un homme ou une femme qui suit son dieu en permanence et qui est disponible uniquement pour lui. Comment puiser l’énergie chez son Donneur ? Et bien, ici je me suis inspirée du tantra et du taoïsme : principalement par des pratiques sexuelles, même si le plus léger peut être un baiser. Pour un individu lambda, l’énergie peut revenir en se reposant mais aussi à l’aide de cette technique.

Cela implique une vision de la sexualité différente dans les quatre sociétés. Chez les Orgoïs, c’est quelque chose d’intime, il faut avoir une confiance absolue en la personne pour pouvoir échanger son énergie avec elle. Chez les Alayis, c’est un acte qui soude la communauté, d’où les orgies planifiées pour concevoir les enfants. Chez les Thaelins, c’est quelque chose de normal et de naturel (de toutes façon, les Thaelins ne se prennent pas la tête pour grand chose) hormis pour les moines du Haut Monastère qui se voient interdire toute relation charnelle. Chez les Mushadins enfin, c’est un acte pour asseoir sa puissance, c’est un acte de domination des femmes sur les hommes.

Au vu des sociétés qui s’affrontent, vous comprendrez que les mêlés, les personnes nées d’une union entre deux personnes de peuple différents, n’ont pas bonne presse. Ils existent, même s’ils se cachent. Une grande communauté vit à la capitale Urbaïs. On connaît assez peu de choses sur leurs pouvoirs : certains seraient capable de maîtriser les deux éléments donnés par les parents, d’autres un seul, certains aucun…

Tout cela pour vous dire que lorsqu’un élément est important pour votre monde, il faut le travailler. Les deux éléments essentiels dans mon monde, ce sont les dieux incarnés et la magie élémentaire : je les ai mêlés d’une manière que j’espère logique, j’ai essayé d’en voir les limites et d’expliquer les impacts de ceux-ci sur mes personnages. Car ce sont les personnages qui racontent l’histoire, qui en sont la chair.

Et je vous dit à bientôt pour le prochain épisode !

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