ce que je vois

Chronique – Locke & Key – Carlton Cuse, Joe Hill

Créateur : Carlton Cuse, Joe Hill
Acteurs : Darby Stanchfield, Connor Jessup, Emilia Jones, Jackson Robert Scott
Durée : 40 – 56 min (1 saison, 10 épisodes)
Résumé : Après le meurtre de leur père dans d’étranges circonstances, les frères et sœurs Locke emménagent avec leur mère à Keyhouse, leur maison ancestrale, où ils découvrent des clés magiques potentiellement liées à la mort de leur père.  Alors que les enfants Locke explorent les pouvoirs uniques de ces clés, un mystérieux démon s’éveille et ne reculera devant rien pour les leur voler.
Bande-annonce :

Je rentabilise mon compte Netflix et je suis les conseils de mon frère !

Le début de cette série est assez classique. Nina Locke déménage avec ses trois enfants suite à un drame : l’assassinat de son mari. Ce qui est plus particulier, c’est que la vieille maison perdue qu’ils vont habiter n’est autre que la maison d’enfance de Remdell, le papa, et de son frère Duncan qui les y accueille. Assez compliqué de faire son deuil dans ces conditions, et d’ailleurs ni Nina ni ses enfants, en tout cas ses deux premiers, n’en ont l’intention. Nina veut comprendre pourquoi son mari a été assassiné car il y a un rapport avec cette maison, Key House, tandis que Taylor et Kinsey veulent se rapprocher de leur père. Et on plonge avec eux dans les secrets de Remdell et de cette maison aux multiples clés… Question de rythme dans le scénario, je n’ai pas perçu de problème. J’ai aimé les flashbacks complets dans certains épisodes qui permettent d’avoir toutes les clés (ahaha, vous l’avez ?) pour comprendre l’intrigue. Juste quelques facilités, au début : Bode semble assez naïf pour faire aussi vite confiance à “la fille du puit”, quant à sa mère, j’ai trouvé cela assez étrange quand elle entre dans le miroir sans méfiance…

Les personnages sont intéressants, même si on manque un peu de diversité. Je n’ai pas vu de perso queer, et je crois que les seuls qui ne sont pas blancs sont noirs. Après, cela peut s’expliquer par le fait que l’intrigue se déroule dans une petite ville des États-Unis un peu reculée. J’ai aimé que la mère ne soit pas parfaite et ait des problèmes d’alcool. J’ai aussi aimé l’impact qu’a eu la mort brutal de Remdell sur eux : Kinsey est bourrée de peurs, Taylor a l’impression qu’il doit remplacer son père pour protéger ses petits frères, et on vit avec Nina la perte de sa moitié. L’exception est Bode, ce qui peut paraître illogique car lui aussi a vécu des trucs assez traumatisants. Il est d’une bonne humeur et d’une curiosité insatiable, d’une vivacité incroyable et d’une candeur adorable (comment ça, on sent que j’aime ce personnage ?). Alors oui, c’est assez incroyable qu’il ne semble pas impacté par la mort de son père et tout ce qui va avec, mais c’est sa curiosité qui l’incite à chercher les clés et qui déclenche l’intrigue. Quant au contre-héros de la série, on apprend à le connaître, petit à petit, et j’ai adoré la complexité de ses stratagèmes de dissimulation !

L’univers est assez riche et intéressant. L’intrigue prend place dans une old mansion typique du genre, mais l’ambiance n’est pas aussi lourde que ce que cela pourrait laisser présager (à contrario par exemple de The Hunting of Hill House) car la famille, et notamment Bode, allège le tout. Qui plus est, on suit également les deux plus grands au lycée : on retrouve des décors assez anglais, qui font échos à la maison. Leurs déboires de lycéens qui cherchent à s’intégrer nous permettent de sortir de la maison qui, au final, n’a pas l’air plus inquiétante que cela. Il y a un bon travail autour des clefs, que l’on doit je pense au comic d’origine, et dont les effets sont assez vastes et variés. Certes, quelques-unes sont dangereuses, mais la plupart sont quand même assez cools ! Ce côté un peu menaçant semble être surjoué, ou alors le public cible, les jeunes adolescents, va y être plus sensible que la jeune trentenaire que je suis qui s’est déjà mangé plusieurs fois The Hunting of Hill House.

Comme d’habitude, le message de cette série est concentré autour de la famille et de la découverte de soi. Taylor et Kinsey, que l’on suit plus largement, prennent conscience d’appartenir à une famille spéciale et se rapprochent. Ils se font également des amis, dont on saisit l’importance et le lien qui les unit dans le dernier épisode, lorsqu’ils font appel à eux. Bref, pour moi des messages assez sains : on a besoin de sa famille et de ses amis pour grandir et évoluer dans la vie.

En conclusion, c’est une série intéressante, elle n’est pas révolutionnaire mais elle est super agréable et j’ai hâte de découvrir davantage de clefs. Elle est aussi adressée à un public plutôt adolescent et je n’ai pas perçu de choses malsaines pour eux.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *