Chronique – La légende des Firemane t1 – Raymond E. Feist
Auteur : Raymond E. Feist
Mais on raconte que le fils du dernier roi d’Ithrace a survécu, recueilli par une société secrète qui s’illustre dans l’infiltration des puissants. Inquiets, les quatre rois offrent une énorme récompense en échange de sa tête.
Dans un village pacifique, Declan, aspirant forgeron, découvre les secrets de la fabrication du mythique acier royal. Jusqu’à ce que la guerre vienne à lui. Declan doit alors fuir et offrir ses précieuses connaissances aux souverains en conflit.
Pendant ce temps, à l’autre bout du royaume, trois amis apprennent l’art de l’espionnage et de la mort : Donte, Hava et Hatu, à la chevelure d’un roux éclatant…
L’introduction nous présente le monde dans lequel cette histoire va avoir lieu à un moment où celui-ci est en train de basculer. Divisés en cinq royaumes et en quelques régions indépendantes, tous sont en guerre contre le roi d’Ithrace, chef d’une lignée à la chevelure de feu appelée Firmane. Ce royaume disparaît à la suite du piège dont il est victime, et sa famille est assassinée. Hormis un bébé, personne n’en réchappe.
On suit alors Hatu, dix-sept ans plus tard, alors qu’il suit les enseignements nécessaires pour devenir tueur professionnel pour la Nation invisible, une faction neutre qui l’a adopté. C’est avec beaucoup d’appréhension qu’il voit le terme de son apprentissage arriver, dans ce monde qui change une fois de plus et où la violence refait peu à peu surface. Le principal changement : l’Eglise, porteuse d’une religion monothéiste, est en pleine ascension grâce aux soutiens des vainqueurs, dix-spet ans plus tôt.
Declan, de son côté, est un jeune forgeron qui arrive lui au bout de son apprentissage. Alors que le village dans lequel il a grandit est attaqué par des mercenaires, il part pour s’installer ailleurs. Il entreprend son voyage dans le monde et constate lui aussi les changements qui s’y opèrent.
J’ai eu l’impression à la fin de ce premier tome d’avoir eu une sorte de longue introduction entre les mains. C’est là je crois l’un des seuls reproches que je peux faire à ce roman. L’action est lente et l’auteur prend son temps pour dérouler le fil de son histoire. Mais c’est aussi indispensable pour apprendre à connaître les personnages et le monde, ce qui peut se faire avec facilité. J’ai beaucoup aimé la proximité qu’on peut avoir avec les personnages et même si les sentiments sont dépeins assez grossièrement, il n’empêche que l’auteur prend son temps pour nous les présenter sous toutes leurs facettes, y compris leurs désirs d’homme.
Le style de l’auteur est meilleur dans les scènes de description des actions plutôt que dans les sentiments, et ça m’a frappé de voir toutes les précisions qu’il peut y mettre ! J’ai adoré aussi la manière dont il apporte des précisions à son monde, petit à petit, comme sil construisait un mur pierre après pierre. Malgré tout, il n’a pas encore tout exploité, certains royaumes sont inconnus par exemple. Bien qu’on parle de l’Eglise, le lecteur n’a pas encore réussi à l’approcher au travers d’un de ses membres. Raymond E. Feist ménage bien son suspens afin qu’on aie envie de lire la suite ! Quant au rythme, si au départ c’est assez répétitif avec le roulement entre les deux personnages principaux, j’ai personnellement été vite happée par l’histoire et par cette ambiance tendue qui monte, monte, monte…
Une jolie découverte malgré ses défauts, ce premier tome comporte tous les éléments nécessaires à une saga de fantasy prometteuse : des enjeux de pouvoirs, une légende menaçante, des questions de religions, et une magie qui est à peine apparue et qui me laisse très curieuse…