ce que je vois

Chronique – Color Rush – Park Sun Jae

Créateur : Park Sun Jae
Acteurs : Yoo Jun, Heo Hyun Jun,
Durée : 17-20 min (8 épisodes)
Résumé : Vivant avec une cécité neurologique qui limite sa capacité à voir les couleurs, Yeon Woo a grandi dans un monde qui semble très différent de celui que la plupart des gens sont habitués à voir. Ne pouvant déchiffrer que les différents tons de gris, Yeon Woo sait que le monde est rempli de couleurs, mais il ne les a jamais vues par lui-même. Du moins, pas avant le jour où Yoo Han fait irruption dans son univers […]


Bande-annonce :

Trailer VOSTA

Un énorme merci à Hélène de m’avoir motivée à regarder ce drama ! Je l’ai dévoré !

Tout d’abord, j’aime cette façon assez asiatique de filmer. On s’attarde sur des détails, on fait des zooms, on dézoome sur les paysages, il y a des blancs, on prend son temps et on savoure. J’aime comment cela met en exergue les émotions et comment le spectateur a le temps de ressentir.

Les personnages sont agréables, bien joués et la relation qu’ils ont est comme un premier amour : intense et parfois un peu inexplicable. Elle avance tout doucement, avec plein de moments de partage, des moments où ils se regardent et où on perçoit l’intensité de ce qu’ils ressentent… Je regrette un peu le fait qu’hormis la tante de Yeon Woo, avec qui il a un beau lien, les autres personnages ne soient pas plus mis en valeur car on les voit assez peu. Sans doute la faute du format…

Ensuite, pour moi, ce drama a plusieurs défauts : son format très court, et l’histoire de la mère de Yeon Woo qui n’a pas été élucidée. Car en effet, sa mère avait la même cécité neurilogique, et pouvait voir les couleurs grâce à son père. Elle a disparu, un jour où Yeon Woo était encore tout petit, et tout ce qu’on sait, c’est que sa tante l’a pris à sa charge et se sert de son travail de journaliste pour chercher des explications sur la disparition de sa sœur. Quid du père ? Ces faiblesses de scénario me font penser qu’il y aura une seconde saison…

J’ai commencé par les défauts pour mieux terminer par les qualités. Parce que oui, oui, oui ce petit drama est bourré de qualités. Il y a trois lectures possible pour la relation entre les deux personnages. La première, c’est la plus simple, c’est ce lien entre “Mono” et “Probe”. Dès le premier épisode, on apprend que des Monos deviennent complètement fous parce qu’ils ne supportent plus de s’éloigner de leurs Probe de peur que les couleurs partent et laissent place au gris. Des événements tels que des assassinats, des séquestrations ou du cannibalisme (les trois à la fois parfois) font la une des faits divers. C’est pour cette raison que Yeon Woo ne veut pas connaître les couleurs, il ne veut pas de ce risque de virer complètement dingue. C’est un choix qu’il assume et qu’il veut tenir à tout prix. Alors quand Yoo Han fait irruption dans sa vie, tout ce qu’il veut faire, c’est le fuir.

La deuxième, c’est évidemment le lien amoureux. On voit petit à petit Yeon Woo tomber amoureux, céder, se laisser envahir par les couleurs comme on laisse l’amour nous submerger. On le voit qui ne comprend pas ces sentiments qui l’envahissent. Ce besoin d’avoir Yoo Han près de lui et les couleurs qu’il apporte est l’occasion d’un énorme parallèle avec la dépendance amoureuse et le manque que l’absence de l’autre suscite. On retrouve aussi ce choix de ne pas connaître les couleurs ou l’amour : certains ne souhaitent pas être amoureux pour ne pas connaître les risques que ce sentiment engendre.

Ensuite, évidemment, c’est la dépendance à la drogue qui peut être dressé. Il y a un parallèle clair dans cette excitation, cette anticipation alors qu’il “prend sa dose de couleurs” et son état de marasme proche de la dépression, cette descente lorsque le gris revient et que les couleurs le quittent. À un moment, sa tante l’isole dans un centre où personne n’est au courant qu’il se trouve : cela ressemble à un centre de désintoxication.

C’est un drama coréen que je trouve ambitieux ! Par exemple, le fait que Yoo Han trouve Yeon Woo mignon est clairement assumé, pas dissimulé sous une dose d’humour gêné comme ils le font toujours pour la question de l’homosexualité. Il y a aussi un flirt constant et sérieux ! Même si c’est encore tout doux, même si on n’a pas le côté sensuel des BL thaïs, les Coréens commencent dans ce domaine et ça fait du bien.

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