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Chronique – La Cité Hantée – Pauline Pucciano


Autrice :
Pauline Pucciano
Éditeur : Les Éditions du Net
Collection :
Parution : 14 septembre 2016
Pages : 319
Résumé de l’éditeur : Trois ans après. Tandis qu’ Aelenor essaie d’élever tant bien que mal son petit garçon, qui la surprend par ses aptitudes hors du commun, Keller, amnésique, partage le destin des survivants spiritualistes et tente de retrouver la mémoire…La Cité d’Albâtre, unifiée vaille que vaille, est encore fragile, lorsque le mal qui la ronge de l’intérieur se réveille : l’ombre de Sornar, plus puissante que jamais, hante désormais Albâtre…
 Mon avis : Il s’agit de la suite de La Cité d’Albâtre, que j’ai chroniquée ici et comme le premier tome, j’ai téléchargé sur le site Lecture audio pour écouter tranquillement. Ne lisez pas cette chronique si vous comptez lire le premier tome, risque de spoils !
Ce second tome m’a davantage plu, parce que les problèmes qu’il soulève sont moins classiques à mon sens. Cette fois, nous retrouvons Aeleonor et ce fils, Artus, qu’elle a eu la nuit de la Révolution. Cette même nuit où Keller a disparu sans laisser de traces. Elle est donc seule pour bâtir un monde meilleur sur les ruines de l’ancien monde, et n’a que son fils en qui elle puise la force pour le faire. J’ai vraiment beaucoup aimé l’évolution de ce personnage, déjà très fort dans le premier tome, mais qui ici acquiert un poids politique important du fait de l’aura qui la nimbe. Elle devient en effet la Mère de la Révolution. Car, Basse-Ville et Ville-Haute ne sont plus, mais il faut créer de nouveaux repères, de nouvelles règles pour les nouveaux citoyens d’Albâtre et garantir leur équité, et Aelenor en a fait sa mission, son œuvre. La politique a toute son importance dans ce tome, et clairement, l’auteur la dépeint avec beaucoup de psychologie et de réalisme. J’ai adoré les joutes verbales auxquelles se livraient les protagonistes, et j’ai adoré comprendre leurs motifs.
Keller lui a perdu la mémoire. La nuit de la Révolution, il est allé sur la colline des spiritualistes dans l’espoir d’arrêter Sornar et ce qu’il y a vu, une femme ressemblant à la sienne, morte et brûlée, l’a rendu fou. Il a été accueilli par les survivants spiritualistes, ces individus qui se sont retirés du monde pour vivre selon des coutumes frôlant l’ascétisme. La vieille Nahima (excusez-moi l’orthographe, je n’ai qu’écouté)  a recueilli les enfants de ses pairs et qui les élève à l’abri de la forêt, ainsi ils ont pu échapper au massacre que Sornar a fait dans leurs rangs. A l’heure de la mort de la vieille dame, il est temps pour eux de retrouver Albâtre et pour Keller, sa femme et son fils…
Et Sornar ? Lui, à la fin du tome un, souvenez-vous… Il a réussi à faire mourir son corps tandis que son esprit hante la cité. Son fidèle Joris et la Guilde de l’Ombre se sont mis à l’écart, dans les sous-terrains je crois, et l’enfant qu’il a enlevé à Aelenor est élevé dans la nuit la plus noire, sans amour, comme un simple réceptacle. Car tels sont les projets de Sornar : se réincarner en lui, et pour ce faire, insuffler le moins de personnalité possible à la petite âme…
J’ai adoré les nouveau personnages, comme Artus, le petit d’une intelligence et d’une force d’esprit rares, mais qui continue d’avoir les candeurs de l’enfance. Daphnae est aussi un personnage des plus intéressants : actrice originaire de Ville Basse, elle devient l’ennemie politique d’Aelenor. Irène, une toute jeune femme, fille spirituelle de la vieille Nahima, devient à la mort de cette dernière la dernière porteuse de l’héritage spiritualiste et prend une importance aussi forte. J‘ai beaucoup aimé le poids des personnages féminins dans cette œuvre, dans les trois figures que sont Aelenor, Daphnae et Irene. En règle générale, les personnages sont décrits avec beaucoup de véracité, de psychologie, et Pauline Pucciano arrive sans difficulté à changer de point de vue, de regard, de voix en passant de l’un à l’autre. On parvient à comprendre leurs motivations et la façon dont ils voient le monde sans mal.
Et puis, toujours la mélodie de la voix de Pauline Pucciano, expressive, les tableaux d’Albâtre où se déroule le principal de l’action, les deux points qui selon moi sont clairement esthétiques. C’est là aussi avec une grande facilité que mon imagination est partie dans ce monde, grâce aux belles descriptions de Pauline Pucciano.
Si vous avez aimé le premier tome, vous allez adorer celui-ci !

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