Chronique – Le château solitaire dans le miroir
Créateur : Keiichi Hara
Acteurs : Mana Ashida, Yûki Kaji, Takumi Kitamura
Durée : 1h58min
Résumé : Un beau jour, le miroir dans la chambre de Kokoro se met à scintiller. À peine la jeune fille l’a-t-elle effleuré qu’elle se retrouve dans un formidable château digne d’un conte de fées. Là, une mystérieuse fillette affublée d’un masque de loup lui soumet un défi. Elle a un an pour l’accomplir et ainsi réaliser un souhait. Seulement Kokoro n’est pas seule : six autres adolescents ont le même objectif qu’elle. (Allô ciné)
Bande-annonce (VF) :
J’aime beaucoup les animés japonais, le cinéma japonais en général. Il y a une délicatesse dans la façon dont les choses sont abordées, il y a aussi une multitude de détails auxquels faire attention pour comprendre… Bref, moi j’adore. Ce film-là ne fait pas exception.
On suit Kokoro, et on apprend bien vite que celle-ci n’a pas la vie facile. Elle refuse de retourner à l’école. Pourquoi ? C’est expliqué eu fur et à mesure : elle est harcelée. Si au départ, elle refuse de retourner au château, elle finit par franchir de nouveau son miroir pour retrouver les autres enfants. On les voit se rapprocher, devenir plus proches jusqu’à échanger sur leurs vies. Et finalement, on apprend que tous ont subi du harcèlement et que s’ils sont ici, eux aussi, c’est que ça leur fait du bien d’être avec d’autres enfants de leur âge sans être jugés. Ce thème, au Japon, est très difficile à traiter puisqu’il fait partie du quotidien de beaucoup d’élèves, beaucoup plus que chez nous. Il est très difficile, parce qu’encore aujourd’hui, si vous êtes victimes de harcèlement, c’est parce que vous n’êtes pas assez fort. Très souvent dans les animés, on attend le personnage qui va sauver la victime en faisant fuir les agresseurs, mais ici ce n’est pas le cas : nos enfants doivent se sauver eux-mêmes.
Le film aborde aussi les thématiques de la déscolarisation, du harcèlement sexuel ou de la maladie des enfants. C’est fait avec une remarquable douceur pour des sujets aussi durs. On en oublie presque que nos personnages sont là pour trouver la clef qui permettra de réaliser leurs souhaits… et eux aussi. Le dilemme est là : choisir de tout oublier en échange de son souhait ? Ou garder ses souvenirs, mais rester dans cette vie qui leur fait mal ?
La conclusion est belle, pas du tout moralisatrice, et ce film fait un bien fou. Certes, les thématiques sont lourdes, mais elles sont abordées avec justesse, et cela convient très bien à un jeune public : les enfants doivent savoir qu’il existe des choses dures, et qu’il faut apprendre à les traverser pour être mieux.