Écriture – Les Quatre Terres : Peon Krasny, ou comment utiliser le potentiel d’un personnage explosif
J’adore présenter mes personnages. Les personnages, si vous avez regardé la vidéo des six piliers de l’écriture, vous savez que c’est la chair d’un récit. On ne peut rien faire sans eux : ce sont eux qui portent l’intrigue, qui portent les valeurs que vous voulez défendre. Peon est l’un des cinq personnages que l’on va suivre durant cette histoire et dont on va adopter le point de vue.
Déjà, je dois vous avouer quelque chose : j’aime énormément créer des personnages. Je crois que ça vient de mon passé de RPGiste sur fora, où mine de rien, pour être crédible, il faut maîtriser son personnage. Il faut le travailler. Il faut l’écouter aussi. Bref, c’est comme créer un monde en miniature, et je ne sais pas si vous l’avez remarqué dans mes précédents posts, mais j’adore créer des mondes. Mon défi, pour Les Quatre Terres, c’était de limiter mes points de vue et donc mes personnages principaux. Disons que pour un autre projet, dont je venais de finir le premier jet, j’avais laissé les personnages se multiplier jusqu’à finir par me passer de ma trame et j’ai l’impression de devoir tout recommencer… (D’ailleurs, je vais sans doute commencer à reprendre ce projet au calme cet été).
Peon est un personnage secure pour moi. Je ne pars pas sur un personnage totalement nouveau : je l’ai déjà utilisé pour ma nouvelle Scarlet Fate, publiée aux éditions MxM Bookmark dans le cadre d’un appel à textes. J’ai juste modifié des petites choses : le teint de sa peau, pour diversifier mes personnages et que mes Orgoïs deviennent plutôt de tradition amérindienne, sa relation avec son grand-père Madder qui est plus mouvementée que dans ma nouvelle, un caractère qui est beaucoup plus à vif que le premier Peon et qui a tendance à s’enflammer beaucoup plus vite… Mais je sais que je le maîtrise. D’ailleurs, j’aimais beaucoup jouer ce genre de personnages en RPG, des persos qui explosent et dont les colères dévastent tout sur leur passage (pour me défouler ? sans doute). J’aime énormément écrire avec lui, parce que c’est instinctif, ça coule tout seul.
Peon est donc un Orgoï (un petit lien si vous avez oublié mes cultures et sociétés), il a grandi avec un arc à la main, à courir dans les montagnes et au milieu des forêts. Il est vif, réfléchit assez peu en vérité et suit son instinct. Sa famille a beaucoup de mal à l’accepter et le sous-estime, surtout son grand-père, qui ne cesse de le rabaisser tout en lui enseignant la culture orgoïe. Cette famille, ce sont les Krasny, le clan de Protecteurs qui ont la charge de veiller à la sécurité des Terres de l’Ouest, que ce soit contre les bandits ou contre les animaux sauvages. Madder a sans cesse rebattu les oreilles de Peon avec la grandeur des Krasny, et le garçon a toujours voulu y appartenir… tout en voulant les dépasser. Il maîtrise mal son feu, puissant, qui est à son image en fait : en surchauffe, là, coincé dans son corps qui boue comme une cocotte-minute. Il est à fleur de peau, et l’adolescence n’arrange absolument rien.
Peon n’est pas un défi, au contraire, j’ai besoin de lui pour me rassurer. Je sais comment il fonctionne. Je sais comment il peut réagir au moindre petit détail. Je connais la puissance d’action qu’il recèle et je sais comment l’utiliser. Je sais également qu’il y a des choses qu’il est incapable de faire. Et je perçois à peu près comment il va évoluer, quel va être l’impact des autres sur lui et comment il va changer d’état d’esprit. Et je crois qu’on a tous besoin d’un personnage que l’on maîtrise avant de se lancer dans l’écriture.
Et vous, quel est votre personnage secure ?
La semaine prochaine, je vous parle de Mala !