Chronique – Le Prophyre et l’Albâtre – Pauline Pucciano
Autrice : Pauline Pucciano
Éditeur : Les Édition du Net
Collection : –
Parution : 15 septembre 2016
Pages : 366
Résumé de l’éditeur : Douze ans après. Tandis qu’Aelenor s’apprête à affronter sa première grande crise politique, Keller et Artus continuent à surveiller secrètement Sornar… Le dernier opus de la trilogie.
Mon avis : Suite de La Cité hantée et dernier volume de La Cité d’Albâtre, c’est certainement mon préféré de la trilogie. Vous pouvez télécharger et écouter tout ça sur Littérature audio et faire votre ménage en même temps ! C’est ce que j’ai fait juste après être revenue de mes oraux de CAPES et ça change vraiment les idées. Spoil alerte : je vous conseille d’éviter de lire cette chronique si vous n’avez pas lu les tomes précédents !
On retrouve nos personnages, cette fois douze ans après. Aelenor est toujours à la tête de la cité, et l’importance politique qu’elle a fait qu’elle s’éloigne un peu de sa famille et de son couple avec Keller. Déjà, je dois dire que le fait que ce soit Aelenor qui a une fonction politique et Keller qui reste à la maison pour s’occuper de leurs trois enfants est un renversement des genres que j’ai beaucoup, beaucoup, beaucoup apprécié. Sornar a incarné Nox, le frère aîné d’Artus qui veille constamment sur lui lorsque l’esprit de Sornar laisse place à celui de son frère. Cette veille constante épuise le jeune homme, et on constate l’évolution de ce personnage depuis le tome précédent : il a perdu très tôt son innocence et il est conscient du rôle qu’il a à jouer pour protéger son frère des griffes de Sornar. J’ai adoré le lien entre les deux frères, cette dépendance que Nox a envers Artus. Il ne connaît que lui, n’est rassuré que par lui, et seulement Artus connaît sa véritable identité. En effet, l’enfant a été élevé dans les pires conditions, si vous vous souvenez. Il n’a pas développé les même capacités qu’un enfant normal, et il est un peu retardé. Contraste fort avec l’esprit de Sornar, vieux d’un demi-siècle au moins et pétri de connaissances. On voit toutes les techniques qu’Artus a développé pour masquer les absences momentanées de Sornar en crises, et tout ce qu’il est capable de faire pour que personne ne découvre ce secret qu’il porte depuis douze ans.
Le corps de Nox est assez vieux pour que Sornar puisse mettre à exécution la suite de son plan. Artus et Keller, qui lui aussi est dans la confidence, le savent : ils vont tout faire pour l’en empêcher.
Du côté d’Aelenor, la régente doit faire face à un tremblement politique sans précédent. La ville voisine, Porphyre, est atteinte de la terrible fièvre rouge et les habitants la quittent pour rejoindre la cité d’Albâtre. Hors, comment gérer cet afflux massif de réfugiés, alors que la cité vient tout juste de trouver son équilibre politique ? Véritable écho à nos sociétés modernes, j’ai adoré la façon très réaliste dont Pauline Pucciano fait intervenir les différents partisans des deux options principales : accepter et intégrer les nouveaux venus quitte à ce que la culture d’Albâtre et ses institutions soient modifiées, ou construire un mur pour isoler les nouveaux venus avec leur religion contraire à Albâtre et leurs différences pour rester dans un entre-soi rassurant ? Il va sans dire que j’ai trouvé là beaucoup de matière à travailler pour la future enseignante que je suis.
Meilleur tome de la saga pour moi, un final tout en beauté qui nous met un miroir devant les yeux, je vous conseille ardemment sa lecture ! Mais n’oubliez pas les deux tomes précédents pour comprendre le contexte !