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Chronique – Les nouvelles aventures de Sabrina – Roberto Aguirre-Sacasa

Créateur : Roberto Aguirre-Sacasa
Acteurs : Kiernan Shipka, Miranda Otto, Ross Lynch, Chance Pedormo
Durée : 52 min (3 saisons, 28 épisodes)
Résumé : Les nouvelles aventures de Sabrina imagine l’origine des aventures de Sabrina l’apprentie sorcière comme une sombre histoire axée sur le passage à l’âge adulte à travers l’horreur, les sciences occultes et bien sûr la sorcellerie. Sabrina lutte pour concilier sa double nature – mi-sorcière, mi-mortelle – tout en s’opposant aux forces du mal qui la menacent elle, sa famille et le monde des mortels.
Bande-annonce :

Comme vous le savez maintenant, je suis abonnée à Netflix. Alors voilà j’ai enfin fini de regarder les trois saisons de Sabrina, après avoir regardé la première au moment de sa sortie !

Au niveau du scénario : je le trouve assez intéressant et bien construit. On remarque aussi que beaucoup d’éléments sont réutilisés, tout a été bien construits en amont, ce qui évite les fins de saisons un peu WTF qu’on peu voir dans certaines séries et auxquelles parfois on ne comprend RIEN ! (coucou Teen Wolf). De ce point de vue là, je trouve les choses assez bien menées et mon petit oeil de lectrice n’a pas constaté de gros problème de rythme.

Les personnages sont ethniquement assez variés. Gros big up pour Suzie, qui devient Theo en cours de route et bravo pour l’insertion d’un gars trans dans tout ça ! Surtout que l’univers un peu fin des années 80, début 90 donne l’impression de retourner en arrière et… bref, ça m’a assez plu de voir un gars trans dans ces décors. Gros big up aussi pour Ambrose, le cousin, qui remplace un peu Salem dans la série originelle en tant que Jiminy Cricket sarcastique. Et puis les tantines, superbement jouées ! Par contre j’ai été clairement agacée par Sabrina, et mon agacement est allé croissant au fur et à mesure des épisodes… C’est là qu’on voit que c’est l’adaptation d’une série et d’un comic des années 90, car on voit tous les codes : une héroïne à part, au début à cause de son double héritage, puis petit à petit par l’intérêt que Satan lui porte, qui dispose de pouvoirs particuliers, qui est la sauveuse. Et oui on en vient à un moment, à la fin de la saison 3, ou des persos sont attachés par des méchants et appellent « Sabrina ! » en criant, un peu comme on pouvait appeler Super man. Oui, ça m’a franchement dérangée d’avoir une super héroïne qui prend autant de place. Est-ce que je parle également du triangle amoureux entre Nicholas et Harvey ? Oui. Oui. On a encore des triangles amoureux car évidemment elle est exceptionnelle, alors il lui faut au moins deux love interest. (Vous voyez mes yeux qui roulent dans leurs orbites ?)

Pour l’univers, c’est pour moi le point fort de la série. On est en plein dans l’univers wiccan, dans une sorte d’Halloween qui ne finit jamais. Cela donne une ambiance assez sombre, car c’est présent partout : dans les décors, de la maison des tantines datant au moins du début du XXe siècle à l’académie oppressante, dans les vêtements des sorciers, évidemment dans les pratiques magiques qui sont effectuées avec bougies, potions, cercles, partout. Tout respire la magie. Et quand on est du côté humain, le lycée par exemple, on a l’impression de retomber dans des décors des années 80-90, typique de l’idée que je me fais des comics. L’univers est là principale raison pour laquelle j’ai visionné cette série. Il est tellement riche !

Concernant le message, je le trouve assez compliqué à décrypter. Certes, la thématique de la famille est ultra présente, mais il est aussi mis en parallèle avec des choses comme l’orgueil et le destin exceptionnel d’un héros (ici une héroïne). Entre ce qu’a déjà Sabrina, et ce qu’elle peut obtenir de plus car elle est exceptionnelle. La fin de la saison 3 ne tranche pas car Sabrina ne choisit pas, et pour moi c’est encore la preuve que cette héroïne est casse-pieds et immature. Parce qu’en vrai, elle passe son temps à dire que sa famille est la plus importante mais la sacrifie pas mal à l’appel de l’aventure et donc agit complètement différemment de ce qu’elle prétend.

Pour terminer, il s’agit d’une série très interessante car l’univers est super bien travaillé dans le moindre détail et qu’il y a un effort dans la diversité des personnages. Ensuite il ne faut pas avoir peur de rencontrer des clichés qui normalement ne devraient pas avoir passé le cap de 2010…

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