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Écriture – Les Quatre Terres : Aomi Za’i, ou rendre humain un personnage dur

Après Peon, Mala et Danaël, je vous présente Aomi ! Elle aussi, étant une femme, elle est pour moi assez compliquée à écrire. Enfin, c’est ce que je pensais. Je me suis surprise à me mettre dans ses chaussures sans trop de difficulté et tordre un peu ma manière d’écrire pour l’adapter à ce personnage. J’espère que cela continuera ainsi !

Vous savez maintenant que chaque personnage que je fais est construit différemment des autres. J’essaie de les créer avec des caractères très variés, afin de proposer des choses différentes aux lecteurs. Et puis parce que se retrouver avec les mêmes personnages, c’est pas intéressant. Dans les Quatre Terres, la chose pertinente, c’est la sorte de travail de groupe forcé : Peon, Mala, Danaël et Aomi vont être obligés de travailler ensemble. Donc ce qui est super à travailler, ce sont justement ces différences, qui vont soit les éloigner, soit les compléter.

La difficulté d’Aomi réside dans sa rigueur. Elle est droite, toujours, et très, très froide. Presque glaciale. Elle tient ça de son éducation mushadin très stricte, et de cette carapace qu’elle a dû se forger pour résister aux regards, aux médisances, à tout ce qui a fait son quotidien depuis gamine. Elle est la fille bâtarde de la puissante Kaoko. Et la bâtardise, chez les Mushadins, disons que c’est pas le top du top dans une société structuré par la noblesse du sang. Elle a dû être confrontée à la méchanceté très tôt dans son enfance, ce qui l’a endurcie. Aomi a appris à dissimuler ses faiblesses et ses sentiments pour que rien ne puisse être utilisé contre elle. Alors oui, elle est dure. Et ça, ça peut être assez compliqué à gérer quand on est l’auteurice derrière.

Parce qu’on est d’accord, un personnage dur, qui observe avant de réagir, qui analyse absolument tout et qui musèle ses émotions, ça peut être assez ennuyant à écrire, mais aussi à lire. Le défi était donc de trouver les failles, et de les montrer. Pour Aomi, il faut la découvrir petit à petit, comme on regarde un masque se craqueler. Fréquenter les trois autres qui sont en accord avec ce qu’ils ressentent et qui s’expriment (surtout Peon !) va la sortir de sa carapace et la forcer à changer. D’ailleurs, dès le départ, j’essaie de montrer qu’il y a quelque chose sous cette surface trop lisse, un truc qui est en train de bouillir de l’intérieur, comme si elle maintenait le feu pour le laisser docile. Il faut que ce feu lui explose à la figure. Il faut qu’elle perde le contrôle. Il faut qu’on voie qu’elle est humaine sous cette couche de glace, il faut montrer, dans le moindre de ses gestes, comment elle se réchauffe. Sans pour autant tomber dans l’excès inverse et en faire un personnage comme Peon.

J’avoue que je ne sais pas encore trop comment m’y prendre pour bien garder sa spécificité et ne pas la faire surréagir. C’est aussi un défi pour moi, car c’est aussi très facile de revenir à des personnages tels que Peon qui explosent très souvent, et que j’ai l’habitude de manier. Il va falloir que je joue sur le fil pour garder un personnage bien distinct !

Et vous ? Vous avez forcément un personnage tel qu’Aomi !

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